Mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens,
Dans quelques heures, où nous nous apprêtons à célébrer chacun à sa manière, la Journée Internationale, des Droits de la Femme, j’ai choisi comme à l’accoutumée, de m’adresser à vous pour raviver cette flamme qui fut allumée depuis le 19 mars 1911 par ces vaillantes femmes afin qu’au milieu de toutes cette effusion de joie et de réjouissance nous n’oublions pas l’essence même de son instauration et surtout la cause du combat mené par ces dernières. Cette noble cause qui transcende aujourd’hui les frontières, les genres et les différences, c’est l’égalité. L’égalité, non seulement en théorie, mais dans la réalité de chaque être humain, quel que soit son sexe, son origine ou son statut social. Il s’agit d’une égalité qui va au-delà des mots, une égalité qui se traduit par des actions concrètes, des politiques justes et des opportunités équitables pour tous. Nous aspirons à une égalité inclusive, reconnaissant la valeur de chaque personne au-delà des différences de genre. Cependant, cette aspiration se heurte à la dure réalité de la pauvreté, un obstacle majeur à l’égalité véritable.
Rappelons que les filles et les femmes sont les premières victimes d’inégalités et de discriminations. La majorité des personnes pauvres dans le monde sont des femmes : elles représentent 70 % des 1,2 milliards de personnes qui ont un revenu inférieur à 1 dollar par jour. Alors que les femmes effectuent 66 % du travail mondial et produisent 50 % de la nourriture mondiale, elles ne perçoivent que 10 % des revenus. Les inégalités entre les femmes et les hommes privent la moitié de la population mondiale des progrès obtenus par les politiques de développement humain. Près de 80 % des jeunes dans le monde ni employées, ni scolarisées, ni en formation ou en apprentissage, sont des femmes. Il est non seulement injuste que le continent africain soit celui qui est le plus frappé par la pauvreté mais aussi que la gent féminine soit selon les statistiques la plus touchée. Face à cette injustice, il est de notre responsabilité collective d’agir pour libérer le potentiel de millions de femmes partout dans le monde. La pauvreté n’a pas de genre, mais ses effets sont disproportionnés sur les femmes et les filles. C’est une injustice que nous ne pouvons pas tolérer, une injustice qui nous oblige à agir avec urgence et détermination. Pour y arriver, trois voies s’offrent à nous : nous unir davantage comme un seul être, renforcer nos institutions pour plus d’inclusivité et de représentativité féminines, et investir dans le capital ‘’femme’’ pour le futur. Il est impératif de transformer nos institutions en bastions d’inclusion et de représentativité, assurant aux femmes une place décisive dans les sphères de décision. Nous devons créer des espaces où la voix des femmes est non seulement entendue, mais écoutée et respectée. Elles ont aussi un plus à apporter pour le développement de notre cité et ne pas leur faire la place nécessaire pour l’exercer serait nous handicaper sur le chemin de notre réussite commune. Nous devons activement lutter contre la discrimination, démanteler les stéréotypes nuisibles et promouvoir des politiques progressistes pour un futur équitable. Des lois et politiques publiques progressistes. Quant à l’investissement dans le futur de la femme, cela revient à investir dans son éducation, dans sa santé, dans son autonomisation économique. Car lorsque les femmes prospèrent, les sociétés prospèrent. Lorsque les femmes sont libres de réaliser leur plein potentiel, c’est toute l’humanité qui en bénéficie. L’édition 2024 de la Journée Internationale des droits de la Femme (JIF), nous donne l’occasion de réfléchir et de prendre des
engagements autour d’un thème qui, à mon avis, vient à point nommé. Ce thème, il est à la fois, pertinent, opportun et prometteur d’un avenir plus certain. Il est intitulé, je cite : << *Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme >>.*
*Thème pertinent* parce qu’il vient répondre à beaucoup de diagnostics posés tant au plan national qu’international, pour ce qui est des leviers importants à actionner pour offrir à la femme son plein épanouissement sur divers plans. *Thème opportun* parce qu’à la suite de nombre d’étapes franchies dans les efforts de protection et de promotion de la femme, dans le monde en général et dans notre pays, en particulier, le moment est vraiment venu d’activer précisément le levier d’investissements plus rapides et plus massifs en faveur de la femme. Plus aucun doute ne subsiste sur la densité du potentiel qui sommeille en la femme béninoise, à l’instar des autres partout dans le monde. Un coup d’accélérateur à l’investissement en sa faveur ne fera que conduire, dans un meilleur timing, vers l’éclosion et la bonification de ce potentiel énorme dont regorge la ressource humaine féminine. *Thème prometteur* parce que l’avenir du monde, à court, moyen et long terme, se trouve dans l’investissement en faveur de la femme.
Qu’elle soit citadine ou rurale, qu’elle soit au gouvernement, députée à l’Assemblée nationale, Maire, conseillère, ou fonctionnaire, qu’elle soit femme d’affaires ou simple vendeuse au marché, ou encore ménagère…, la femme constitue << la clé de voûte du progrès >>. Il est donc temps, grand temps, d’accélérer le rythme d’investissement en sa faveur. Le parti Renaissance Nationale que j’ai l’honneur de présider se réjouit fortement de cette option et de cette démarche de la communauté internationale. Nous sommes d’autant plus heureux de constater que notre pays, le Bénin, s’est approprié ce choix de sujet de réflexion. C’est en effet le même thème qui est retenu au plan national pour la célébration, cette année, de la Journée Internationale des Femmes.
Mes chères militants, concitoyennes et concitoyens, notre route vers l’égalité rencontre des défis, ne fléchissons pas. Unissons- nous avec détermination et solidarité. Ensemble, nous pouvons créer un monde où chaque femme et chaque fille a la liberté de rêver, la liberté de se réaliser et la liberté d’être pleinement elle- même. Il est temps d’agir avec détermination pour transformer l’égalité en une réalité tangible pour chacun d’entre nous. Je vous invite à unir vos forces aux miennes dans cette quête essentielle. Ensemble, changeons le monde ; ensemble façonnons un avenir où tous peuvent s’épanouir.
Je vous remercie.
Afiavi Claudine PRUDENCIO
0 commentaires